Collectif Anti-Précarité Dordogne

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Tsiganes et gens du voyage


Pour une citoyenneté de plein droit


Quelle place, en France et en Europe, peuvent occuper ceux qu'on appelle "les gens du voyage" ? La question est impossible à traiter si une information préalable ne vient pas contrecarrer les idées toutes faites, car il existe, bel et bien, en France, un racisme anti-tsigane.

Les Tsiganes ne sont pas toujours nomades. Les deux tiers d'entre eux ont une résidence fixe. Loin d'être tous des "gens du voyage", ceux qui utilisent la caravane (un habitat mobile "occidental" inconnu chez les Roms de l'est de l'Europe) circulent, sauf exceptions, sur des rayons de déplacement courts, de l'ordre de quelques dizaines de kilomètres.

Il existe d'une part les Tsiganes de France, de l'ordre de 300 000 à 400 000. Ils sont à peu près tous Français et cela souvent depuis de nombreuses générations.

D'autres Tsiganes en France sont présentés comme un danger. Il s'agit des Roms de Roumanie, peu nombreux, environ 3 000 à 4 000, présents surtout en Ile-de-France. Ils recherchent le droit d'asile, en fuyant les discriminations violentes et la misère qu'ils subissent dans certaines régions de leur pays d'origine. Cette question interpelle l'ensemble des pays de l'espace de Schengen et pas seulement la France.

Les Tsiganes sont, une nouvelle fois, menacés pour cause d'inaptitude à s'intégrer dans le système économique dominant. Une politique écologique ne peut pas se satisfaire de l'organisation socio-économique de notre système productiviste fondé sur la croissance. Nous sommes donc pour le droit des Roms à vivre une relation à la propriété et au travail autre que celle qui s'est imposée dans la partie dite "occidentale" de la planète.

L'Europe politique élargie ne peut se faire sans les Roms et Tsiganes, car ils y pèsent, démographiquement, autant ou plus que des populations tout entières (autant par exemple que la population du Portugal, c'est-à-dire au moins dix millions d'individus).


PROPOSITIONS


o Ce n'est pas le caractère fixe de la résidence qui rend possible l'exercice de la citoyenneté Les livrets ou les carnets de circulation n'ont plus lieu d'exister. La carte nationale d'identité doit être accessible à tous les Français, Tsiganes inclus, sans aucune discrimination.

o Les limitations de l'exercice du droit de vote lié à l'obligation de trois années de résidence dans la même commune sont à supprimer dans le respect de la loi contre les exclusions.

o La modification des P.L.U. (plans locaux d'urbanisme), en autorisant le stationnement de caravanes des familles sédentaires et mobil homes sur des aires familiales louées ou achetées, rendrait les stationnements gênants ou intempestifs beaucoup plus rares.

o Le génocide que les Tsiganes ont subi pendant la Seconde guerre mondiale doit faire l'objet d'un nécessaire travail de reconnaissance et de mémoire historique.

o S'affirmant "nation sans territoire", habitants de l'Europe depuis presque un millénaire, les Roms et Tsiganes ont été parmi les premiers à revendiquer une citoyenneté européenne de plein droit ne dépendant d'aucune citoyenneté nationale. C'est une revendication politique que la communauté européenne se doit de leur accorder.

o Sans être parlée par tous les Tsiganes, la langue romani, identifiée dès le début du XIXe siècle, non seulement ne s'éteint pas, mais contient des racines communes qui continuent de nourrir les vocabulaires en usage, d'un bout à l'autre de l'Europe. Cette langue appartient au patrimoine de l'humanité. Nous devons la reconnaître comme telle.





12/02/2010
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